Mardi 23 février 2010
Au point où nous en sommes, un bilan s'impose pour expliquer la situation. Et ce document tient lieu d'Info-Négo numéro 16.
Rappelons que ces demandes remettaient en cause les libérations syndicales et l'ancienneté. Il a fallu demander et redemander que l'Université réponde à nos demandes essentielles que vous connaissez: taille des groupes cours, attribution de deux cours au premier tour pour les simple emploi et rattrapage salarial plus augmentation.
Alors que l'Université a exigé un dépôt complet, il a fallu attendre au 8 février 2010 pour qu'elle daigne faire la même chose pour nous. Son dépôt ne contenait aucune réponse à nos demandes, sauf pour la prime de départ à la retraite qui était assortie d'une diminution de moitié.
Sur la taille des groupes cours, refus total de négocier. Sur les salaires, une proposition de 2% pour cette année sur tous les avantages financiers et peut-être les paramètres gouvernementaux pour les autres années, encore une fois diminués de tout avantage financier que nous obtiendrions.
Sur l'attribution, l'employeur nous dit qu'il est inacceptable de donner deux cours au premier tour aux personnes en simple emploi sans aucune autre explication.
Sur les accompagnatrices, accompagnateurs et coachs, l'employeur veut pratiquement les retirer de la convention parce qu'ils ne les considère pas comme des enseignants. Ils seraient alors privés d'avantages déjà acquis dans la convention actuelle (entre autres intégration et perfectionnement).
Nous avons fait des gains minimes comme l'acceptation enfin d'un comité de santé et sécurité, alors que cela est déjà prévu par la loi. Et certains accords obtenus à la table en rapport avec l'intégration et le perfectionnement ont été retirés par l'employeur.
Les dernières discussions ont porté sur l'attribution où la partie patronale refuse catégoriquement notre proposition. Il a aussi été question de la propriété intellectuelle. Là encore, l'employeur propose des reculs plutôt que de nous accorder nos droits sur notre travail, allant même jusqu'à remettre en cause nos droits moraux sur le travail fait à sa demande.
Nous avons droit à une rémunération juste. L'Université prétexte qu'elle ne peut augmenter son déficit. Les déficits de l'Université ne relèvent pas du fonds de fonctionnement auquel nous émargeons, mais bien au fonds d'immobilisations et au fonds de dotation. Nous n'avons donc rien à voir avec les déficits. D'ailleurs, nous qui donnons 50% des cours de premier cycle (en excluant médecine) ne représentons pas tout à fait 5% de la masse salariale de l'Université.
Pourtant, l'Université ne s'est pas gênée pour accorder des augmentations rétroactive de 2,5 millions à ses hauts dirigeants. Pourtant, l'Université refuse d'inscrire dans ses budgets les revenus supplémentaires (autour de 16 millions) que génère l'augmentation des effectifs étudiants, augmentation qui se répètera pour les trois prochaines années d'après la Conférence des recteurs et principaux d'universités du Québec (CRÉPUQ).
Devant tant de mauvaise foi et de mépris, devant l'absence de proposition sur nos enjeux majeurs, nous devons passer à des moyens de pression plus lourds dans l'espoir que l'Université comprendra qu'il est dans l'intérêt de tous que les chargées et chargés de cours aient de meilleures conditions de travail.